UNE EXPOSITION POIGNANTE A LOOS, SUR LE TRAJET D’UN DEPORTE DE COMPIEGNE A SACHSENHAUSEN

Ce samedi, la commune de Loos accueillait à l’hôtel de ville l’exposition intitulée « Sur le trajet d’un déporté de Compiègne à Sachsenhausen » réalisée par l’association dite de l’amicale d’Orianienbourg-Sachsenhausen et ses commandos.

Ce sont 54 panneaux illustrés de photographies certifiées et d’illustrations parfois même réalisées de la main des déportés, de plans et d’explications qui soulignent le parcours des déportés vers ce camp de concentration situé à 30 km au nord de Berlin.

“Photo “La Voix du Nord”

Ce camp a servi à l’incarcération de personnages célèbres, comme le théologien M. Niemöller, ou encore Georg Elser, auteur d’un attentat manqué contre Hitler en 1939. Après le déclenchement de la guerre, des hommes politiques des pays occupés ou des dirigeants nazis en disgrâce y seront également détenus.

L’écrivain communiste hongrois Julius Alpari, arrêté à Paris en 1941, est fusillé au camp le 17 juillet de la même année. Une compagnie disciplinaire composée de détenus qui doivent être punis ou soumis à un traitement renforcé selon les SS ou les surveillants du camp sont affectés à des commandos où le travail était particulièrement pénible avec le plus fort taux de mortalité. Les SS entassent des prisonniers juifs, homosexuels, sintis et roms, des repris de justice et des prisonniers du « service spécial de la Wehrmacht ». C’est dans ce camp que sont expérimentés les camions d’extermination au gaz. On note que près de 200000 personnes y ont été internées de 1936 à 1945 et que 84000 y sont mortes.

Une amicale pour passer le témoin

Mireille Cadiou présidente de l’amicale a rappelé la mémoire de son père Marcel Suillerot, arrêté et emprisonné à Dijon et déporté en janvier 1943 à Sachsenhausen. Marcel Suillerot nous a quittés à l’âge de 101 ans en mars dernier. « Tortures et assassinats, horreur indicible, massacre de masse… expérimentations médicales, système d’extermination… le temps passe et tous les témoins nous quittent inexorablement… », souligne Mireille Cadiou en ajoutant : « Nous devons cultiver la connaissance de notre histoire pour lutter contre les atteintes à notre démocratie ».

Ces 54 panneaux retraçant le parcours d’un déporté font partie d’un devoir de mémoire pour le souvenir car la connaissance et la compréhension doivent permettre de ne jamais reproduire. Bernard Cadiou, époux de Mireille, explique chaque panneau et phase de la vie d’un déporté dans ce camp tout en enrichissant ses propos, de manière très pédagogique, de phases historiques.

Signaux d’ouverture et de paix

Anne Voituriez, maire de Loos, a remercié l’association pour cette exceptionnelle exposition rappelant le dernier convoi du train de Loos menant 866 hommes principalement résistants vers les camps de la mort. Cette exposition fait partie de la mémoire et cérémonie consacrant le 80ème anniversaire du train de Loos. Anne Voituriez conclura par « dans notre actualité troublée, les temps de fraternité, que nos événements mémoriels nous permettent de partager, me paraissent être autant de signaux d’ouverture et de paix dont nous avons besoin pour nous rassembler autour de nos très chères valeurs républicaines ».

Horaires d’ouverture au public en accès libre dans la salle d’honneur de la mairie, du lundi 2 septembre au jeudi 5 septembre : 13h30 – 17h. Horaires d’ouverture réservés aux scolaires : Du mardi 3 septembre au vendredi 6 septembre : 9h – 12h.

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