Dans le cadre des commémorations du 80ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la libération des camps nazis, Denis Gandouet publie aux Indes savantes, en avril 2025, la biographie de Guy Chataigné (Kommandos Heinkel et Klinkler), disparu en 2021.
Quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre de déportés qui peut encore témoigner de son expérience dans le camp de Sachsenhausen se réduit comme peau de chagrin. Certes, beaucoup a déjà été écrit sur le sujet mais des rescapés n’ont pas publié leurs mémoires de leur vivant et le chercheur peut encore livrer aux lecteurs des récits inédits.
Aussi, cet ouvrage propose une « autobiographie reconstituée » par mes soins à travers les nombreux témoignages écrits et oraux dispensés par Guy Chataigné (1924-2021), aussi bien dans les établissements scolaires que devant des publics adultes, qu’à travers des articles qu’il a publiés ou les passages contenus dans le livre Sachso, Au cœur du système concentrationnaire (1981), les lettres que nous avons échangées ou les entretiens qu’il a pu me consacrer ou qu’il a donnés à des historiens.
Pour rendre cet héritage hétéroclite intelligible aux yeux du lecteur, j’ai agencé l’ensemble des propos de Guy en leur donnant un cadre à la fois chronologique et thématique. Cependant, je n’ai voulu aucun filtre entre le témoin et le lecteur. Par conséquent, cette biographie est rédigée, de bout en bout, à la première personne du singulier : elle est donc constituée de la parole « brute », directe du témoin, et intégralement entre guillemets.
Par conséquent, cette biographie est rédigée, de bout en bout, à la première personne du singulier : elle est donc constituée de la parole « brute », directe du témoin, et intégralement entre guillemets. La diversité des objets, la richesse des écrits et des dessins que notre protagoniste a pu rapporter du camp, sa langue savoureuse et la profondeur de sa réflexion peignent, sans fard, ce que fut la période obscure des années 1930 avec la montée du péril fasciste et nazi, la défaite de 1940 suivie de l’Occupation dans la région de Jonzac (Charente-Maritime), sa colère de jeune devant l’humiliation que subit la France et son rejet du nazisme qui le poussent à s’engager dans la Résistance en 1942 avant qu’il ne soit arrêté par les Allemands, transféré à la prison de Lafond-La Rochelle puis au camp de Compiègne-Royallieu.
Âgé de 19 ans, il est déporté en janvier 1943 au camp de Sachsenhausen (au nord de Berlin) où il reste 27 mois, jusqu’à sa libération le 2 mai 1945 !
Après son retour, il se reconstruit à travers sa vie professionnelle et la famille qu’il fonde mais ne peut oublier ses « printemps de barbelés » (selon l’expression de son camarade Georges Durou). Aussi, il s’engage rapidement dans les associations en lien avec la résistance et la déportation : FNDIRP et amicale de « Sachso ». Il consacre sa retraite au devoir de mémoire. Le message qu’il délivrait aux jeunes était que le monde d’aujourd’hui n’était pas moins dangereux que celui des années 1930 et que la « bête immonde », la haine de l’autre, pouvaient resurgir à tout instant si le citoyen ne faisait pas preuve de vigilance…
La biographie de Guy Chataigné, intitulée Matricule 58067. 27 mois à Sachsenhausen, doit paraître le 13 mars 2025 aux Indes Savantes (prix : 27 euros). Vous pouvez d’ores et déjà réserver votre exemplaire auprès de l’auteur, qui le dédicacera (envoi possible ou remise en main propre lors de la réunion du conseil d’administration de l’Amicale, à Paris, le 22 ou 29 mars 2025).
Denis Gandouet
Pour joindre l’auteur : denisgandouet@gmail.com
Last modified: avril 28, 2025
Mon oncle rene etait avec guy dans ce camp et guy est toujours venu le voir a etaules de yres bons amis